Ce mois-ci, on fête les 30 ans de « The Queen Is Dead », fabuleux album de The Smiths sorti en 1986. Et c’est Sophie Boss, voix de The Wishing Machine, qui nous a gratifiés de sa participation.
Il y a une quinzaine d’années, je découvrais Internet. C’est à ce moment-là que je découvre à peu près tout ce qui composera la base de mes goûts musicaux : the Talking Heads, Joy Division, Unbelievable Truth, et The Smiths. J’ai commencé par l’album « The Queen Is Dead ». Avec ce nom d’album, ça sent les petits provocateurs. En plein Thatcherisme, le titre fait sensation, mais moins que l’idée initiale censurée, « Margaret on the Guillotine ». Sur la pochette de l’album, ce n’est pourtant pas la Reine que l’on peut voir, mais Alain Delon, d’après une photo prise lors du tournage du film L’Insoumis (1964). The Smiths, c’est la provoc’ et le bon goût, la désinvolture mais la politesse.
Enfin, le bon goût, tout est relatif. En bons rebelles, au début ils étaient contre l’idée d’avoir un clip vidéo. Jusqu’à ça :
On pourra toujours regarder ça au quatrième degré. Cinquième ? Cinquième. Sixième ? Bon, ok, sixième.
Johnny Marr est un génie mélodique, ses riffs de guitare sont des Kinder Country pour les oreilles. Morrissey est la coolitude classe incarnée, un auteur engagé habité au flegme vocal empreint de sagesse. C’est avec « The Boy with the Thorn in his Side » que j’ai découvert tout ça. C’est le premier morceau du groupe que j’ai écouté en boucle, malgré sa tonalité plutôt majeure, ce qui était une première pour moi. Il paraît que c’est également le morceau préféré de Morrissey. D’ailleurs la version originale qui figure sur l’album avait été enregistrée juste en tant que démo au départ.
Sophie, oeuvrant essentiellement en électro avec The Wishing Machine, a accepté de se prêter à l’exercice vocal à nos micros, avec une facilité déconcertante. La première prise a servi de test, la deuxième prise était la bonne, et on a tenté une troisième et une quatrième piste pour obtenir des voix un peu plus ambitieuses à la fin. En une demie heure, tout était déjà dans la boîte. Aucune retouche, aucun montage, à peine de la compression et une reverb discrète pour mettre en valeur sa voix d’une pureté fabuleuse. Quel talent. Et un résultat à mi-chemin entre Elizabeth Fraser (Cocteau Twins) et Andrea Corr (the Corrs).
Vous pouvez trouver le morceau sur Bandcamp, sur Soundcloud et sur Viinyl.
E.C.