Je tiens à jour une playlist Spotify que j’alimente avec tous les titres qui ont façonné ma culture musicale. C’est là-dedans que je pioche pour choisir quelle reprise du mois je vais faire. Dans mon top 3 des années 90 (des morceaux découverts dans les années 90), il y a Let it Be des Beatles, les filles de l’aurore de Willam Sheller, et There Must Be an Angel d’Eurythmics. Et certainement pas Sweet Dreams, que je ne peux plus entendre en peinture.
Dans les années 90, j’écoutais Europe 2 tout le temps. J’ai commencé avec une petite radio bleue à pile (ce modèle) avec un long fil qui pendouillait, l’antenne, que ma mère m’avait donnée en 1990, l’année où j’ai commencé à apprendre le piano. Une radio portait la mention « La Blanche Porte », ma mère l’avait probablement eue en cadeau avec une commande d’habits. Elle possédait sa propre grosse radio qui me semblait avoir le format d’un bidon d’essence, avec une antenne téléscopique. Waou, la classe. Elle écoutait tout le temps la radio pendant qu’elle repassait le linge. Une madeleine de Proust, en veux-tu, en voilà. Et donc je l’imitais, cette petite radio bleue ne me quittait jamais.
Je l’emmenais partout où j’allais. Je la fixais sur mon guidon de vélo, mettais le son à fond, et déambulais dans mon jardin ou sur la route de campagne devant chez moi. Le pédalage a ce quelque chose de répétitif qui met dans une sorte d’état méditatif. Comme la course à pied ou la marche, les activités répétitives ouvrent des portes spéciales dans le cerveau, rendant plus attentif à la fois à l’ensemble et aux détails. Pendant que je pédalais, j’écoutais sans entendre forcément, et j’ai assimilé plein de choses sans le savoir. Idem le soir, je mettais la radio sous mon oreiller, et je me souviens m’être endormi en étant fasciné par It ain’t over till it’s over de Lenny Kravitz, I Can’t Dance de Genesis, Losing My Religion de REM, The Shoop Shoop Song de Cher, Black Hole Sun de Soundgarden… Soutenus par les clips vidéo diffusés à la télévision dans le Top 50 sur Canal + (en clair, mais complètement brouillé chez moi avec la modeste antenne-râteau qu’on avait à l’époque), ces morceaux sont juste devenus inoubliables. Merde, ça me rend nostalgique tout ça !
Dans les années 90, donc, j’écoutais Europe 2 tout le temps. Bizarrement, c’est seulement en 1996 que j’entendais pour la première fois une chanson incroyable qui ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu entendre. A l’époque, je n’ai ja-mais pu connaître son titre ou son interprète. Grâce aux internets, j’ai pu enquêter et retrouver le titre : There Must Be an Angel d’Eurythmics.
Oui mais pourquoi ce nom, « Eurythmics » ? Non, ce n’est pas parce que c’était de l’eurodance. Allons. C’est beaucoup plus profond que ça en fait. L’eurythmie est un langage universel du corps, « l’art du mouvement », postulant que les gestes peuvent trouver une résonance profonde dans l’esprit humain. L’eurythmie curative est une approche thérapeutique de la médecine anthroposophique. L’anthroposophie qui est un mélange d’épistémologie et d’approche spirituelle accessible par l’intuition. C’est un peu difficile de faire clair et court, il faut avoir été un peu initié à des courants ésotérique spour y piger quelque chose. Pour en savoir plus, checkez les travaux de Rudolf Steiner.
Même après 21 ans, ce morceau me fascine toujours autant. Il fallait donc forcément en faire une reprise. Mais avec qui ?
Au début, je ne voyais qu’une seule possibilité, Sophie Boss de The Wishing Machine (en duo avec Lionel Hubert). Virtuose vocale, Sophie sait tout faire sans forcer : aller vite, monter, descendre, aller sur les côtés… Elle s’est hélas exilée aux USA, pour sa plus grand joie et ma plus grande détresse. Il fallait quelqu’un au niveau d’Annie Lennox. Rien que ça. Puis je me suis souvenu d’Amandine Alexandre, venue enregistrer la reprise #12 en décembre et une maquette pour un casting en mars. En à peine un mois de travail, elle a réussi à hausser son niveau, et elle a réussi un excellent job. Le résultat est impressionnant. D’ailleurs c’est sa semaine, puisqu’une vidéo de sa version de « I Want to Hold Your Hand » a été postée aujourd’hui-même sur Facebook.
Retrouvez « There Must Be an Angel » sur Youtube et Soundcloud.
E.C.
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