Bonne année 2018, bonne santé, bonne musique à tous !
Concluons cette deuxième année de reprises avec « How Soon is Now? ».
Oh oui, je connais, c’est le générique de Charmed !
Oui mais non, c’est d’abord un morceau des Smiths sorti en 1984. Et j’ai kidnappé Jicé Letter et Jimmy Letter pour faire en famille cette ultime reprise du mois de 2017.
Le groupe The Psychedelic Furs se forme à Londres en 1977, en période de post punk. Il est composé de Richard Butler à la voix, et Tim Butler, son frère, à la basse. Pouf, succès commercial. Le groupe fait une pause jusqu’à 2001. Entre temps, les frères Butler continuent avec un autre groupe, Love Spit Love avec lequel ils reprennent « How Soon Is Now? », et c’est un succès. A l’origine, c’est une demande de reprise pour le film « The Craft« (« Dangereuse Alliance » en VF). Coup de chance, le film inspire une série, « Charmed », qui utilise la reprise « How Soon is Now? » pour son générique. Richard n’était pas très chaud au départ, et il ne surfe pas sur ce succès jusqu’à l’outrance absolue puisqu’il n’a ja-mais joué le morceau en concert, et revendique l’aspect chanceux de ce succès pas programmé.
Le groupe t. A. T. u. a également repris le morceau, mais il n’y a pas grand chose à en dire. Oui, je suis pas fan, j’avoue. Mais je suis obligé de mentionner cette version tout de même.
Concernant les paroles, pendant plusieurs années j’ai cru que le début était « I’m the sun, I’m the air ». Vous aussi hein ? ET NON ! Et c’est plutôt logique quand on regarde la phrase en entier, qui n’a rien de mystique, malgré les invocations magiques des sorcières Halliwell, c’est une chanson qui parle de… timidité !
« I am the son, and the heir, of a shyness that is criminally vulgar / I am the son and heir, of nothing in particular ». Cette phrase est inspirée d’une phrase du roman Middlemarch, écrit par George Eliot : « To be born the son of a Middlemarch manufacturer, and inevitable heir to nothing in particular ».
Le morceau se démarque instrumentalement par son côté psychédélique, avec un tremolo très reconnaissable. Dans les internets, on trouve plusieurs versions de l’histoire de ce tremolo. Selon Johnny Marr, il aurait joué sur une Epiphone Casino enregistrée sèche, puis ré-ampée (diffusée après enregistrement) dans pas moins de quatre amplis Fender Twin Reverb. Dans la stéréo, deux amplis à droite et deux à gauche. Johnny Marr et John Porter (leur ingé son) réglant chacun manuellement le trémolo pour l’ajuster en fonction du tempo du morceau, pour compenser les irrégularités rythmiques des amplis. Mythomane ou pas ?
Certains n’y croient pas, d’autant plus que Johnny est incapable de se souvenir de l’harmonie des deux notes reliées par le slide (tu sais, quand ça fait « TIN-liiiiiiiiiiiin ») : « C’est dommage que je ne me souvienne pas précisément comment on a fait le slide. Ne pas l’avoir noté est l’un des drames de ma vie ! »
Logiquement, quand tu fais un truc comme ça, tu sais comment t’as bricolé quand tu l’as fait toi-même ! Johnny parle de séquences d’accords triplés, avec des harmonies bizarres à la sixte, avec une guitare accordée aux petits oignons pour chercher de belles harmoniques. Ce serait pas un peu du baratin ? Et si c’était en fait l’ingé son qui l’avait joué et réalisé entièrement ? De toute façon, à l’époque tout était fait en analogique : quoi qu’il arrive il y a un technicien héroïque dans cette histoire ! Et Johnny Marr reste un génie mélodique unique qui a été et est toujours une énorme influence.
Jimmy Letter a joué la basse de cette reprise. Je connais Jimmy depuis une dizaine d’années, et sans lui je n’aurais jamais pu réaliser les grands défis desquels j’ai triomphé ces dernières années. Sans lui, les circonstances ont fait que j’aurais été à la rue il y a un an. Pour ça et tout le reste, je l’en remercie, publiquement et de tout mon coeur. Si j’ai pu faire une reprise chaque mois en 2017, c’est complètement grâce à lui. Jimmy est également mon bassiste au sein de Blue Chill, dont l’album est en cours de conception depuis 2 ans et demi. L’objectif est très ambitieux et j’ai besoin de temps pour le finaliser, pour des raisons techniques et matérielles). Jimmy a déjà participé à une reprise en janvier 2017, il avait été la voix et la basse de « Comme Toi (Ariel Ariel) » :
Jicé Letter, le père de Jimmy, est le leader, chanteur et guitariste de Trouble Fait’, groupe né en 1986, quelques semaines voire quelques jours avant la sortie de l’album « The Queen is Dead » des Smiths. Jicé oeuvre aux côtés de Babeth Letter, mère de Jimmy Letter, aux claviers, et Dj Neurotic à la basse. Je présente ce groupe toujours de la même façon : c’est le meilleur groupe new wave français. Tout simplement. L’album « Comet Camden » est un formidable exercice de déclinaison du genre musical. Et leur album « The Black Isles » va encore plus loin dans l’exploration. Amateurs d’effets chorus et de dissonances, foncez les voir en concert. Ils joueront à Paris le 2 mars à l’Alimentari et le 3 mars au Klub.
Retrouvez « How Soon is Now? » sur Bandcamp et Soundcloud.
E.C.
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