25ème reprise du mois. A 100, j’arrête. Je crois. J’espère. On verra !
Commencer l’année par « The Last Song », ça c’est drôle (ou pas) (« ou pas », humour très 2004, je sais). Quand on m’a présenté le groupe en 2007, le nom m’a choqué. Trisomie 21, tout de même. J’étais jeune et sensible. Les choses ont changé depuis, d’ailleurs il faut que je me retienne maintenant pour ne pas vous choquer… C’est un super groupe, et c’est un super morceau, passez outre les libellés (et en plus le clip non-officiel – ci-dessous – est super chouette).
Comme en 2017, c’est Jimmy Letter qui ouvre le bal des reprises. Jimmy est un new-waveur post-punkien dynastique puisque Jicé Letter, son père, en est un digne ambassadeur avec son groupe Trouble Fait’. Pour la précédente reprise du mois, c’était d’ailleurs Jicé qui était l’invité guitariste/chanteur, avec Jimmy à la basse.
Je ne connais pas beaucoup de gens qui connaissent Trisomie 21. Quand je parle du groupe, j’ai toujours une petite appréhension. « C’est un vrai nom de groupe ? », « Pourquoi pas SIDA ou Viol ? hahaha » oui. Ces groupes existent aussi hein… Les plus délicats appellent le groupe « T21 ».
T21 a vu le jour à côté de Valenciennes, en 1980. Au tout début du début du post-punk. Il a été fondé par les frères Lomprez, Hervé et Philippe, rejoints par Martin Blohom et Burno Objoie. Le groupe a fait partie du label belge Pias mais est bien français. Philippe trouve que cela leur a été pratique, puisque musicalement la Belgique est plus ouverte sur l’international que la France. La France n’exporte que Patricia Kaas en Russie et Mireille Mathieu en Chine. Et Phoenix aux USA, mais eux c’est un peu différent : ils ont vu leur musique totalement américanisée, donc c’est plus de l’assimilation que de l’export de culture (sauf si vous entendez une French Touch quelque part dans les directions artistiques du groupe).
Le groupe se sépare en 1997, puis revient 7 ans plus tard, en 2004. Il se re-sépare en 2010, puis revient 7 ans plus tard, en 2017. Il leur faut donc 7 ans pour respirer avant d’avoir envie de reprendre ensemble. Il y a peut-être un message caché là-dessous, du morse. Dites-moi si vous trouvez quelque chose. Ils ont repris une tournée, et ils ont ouvert un compte instagram en octobre dernier. Sinon, en vrac, ils ont participé au titre d’Indochine « Le Grand Secret« , présent sur l’album Paradize, cet album qu’on a tous honteusement adoré à sa sortie alors qu’il fallait trouver Indochine ringard pour être hype. Les compères de T21 ont aussi vu leur titre « Il se noie » repris par Robi sur son album L’hiver et la joie. Avec « The Last Song » et « Il se noie », le troisième titre connu de T21 est « La fête triste ».
Pour cette troisième saison des reprises du mois, l’exercice sera d’utiliser aussi peu d’instruments que possible, et si possible aucune guitare. Ce coup-ci, il n’y a eu que des claviers, en plus de la basse de Jimmy, au chant également. On a épluché tous les VST (instruments virtuels) de ma banque de données, on a gardé un son avec lequel j’ai joué une seule fois. Cette piste a ensuite été dupliquée sur plusieurs octaves, pour élargir le spectre et gagner en puissance. Jimmy a bidouillé sur des petits synthés analogiques à ruban, de manière totalement improvisée, pour donner des effets modulés plus ou moins aléatoirement avec les potentiomètres. Une seule prise a été nécessaire avec le Korg Monotron (celui que j’avais utilisé pour imiter les Ondes Martenot pour la reprise de novembre dernier), il a très bien senti comment fonctionnait tout ça. Très belle intuition pour jouer d’un instrument de manière atonale. Et puis Jimmy, après une petite appréhension sur l’approche artistique, s’est élancé vocalement et, comme à chaque expérience, ça s’est très bien passé.
Retrouvez « The Last Song » sur Bandcamp et Soundcloud.
E.C.