Pour faire distribuer votre musique, vous avez besoin deux types de fichiers : les fichiers audio contenant votre musique et le fichier image pour la pochette de votre sortie. J’aimerais pouvoir accepter votre mp3 avec une image au format d’un timbre. Hélas il y a des règles que nous devons tous suivre, autant vous que Beyoncé.
Sur le site de The Queen Is Dead Records dédié à la distribution digitale, je précise toutes les spécificités techniques de vos fichiers pour une distribution digitale. Vous trouvez ces indications tout en haut de la page Distribuez maintenant, juste avant le formulaire à remplir.

En effet, la première chose que vous devez faire, c’est de vous assurer que les fichiers sont conformes à ce qui est demandé. Si vous n’envoyez pas des fichiers au bon format, je vais être obligé de vous renvoyer un mail pour vous rappeler les formats acceptés, une étape de communication supplémentaire qui peut coûter encore plus de temps si vous devez recontacter l’ingénieur du son ou le graphiste qui vous a fourni les fichiers. Pourquoi mentionner le temps comme paramètre ? Vous vous y prenez souvent au dernier moment pour organiser votre sortie sur les plateformes digitales : on est souvent sous la barre des 30 jours recommandés ! Alors, quand on s’y prend déjà presque au dernier moment, mieux vaut avoir des bons fichiers dès le premier envoi.
1. LE VISUEL
a. Taille : 3000 x 3000 minimum et 10Mo max

Pour le visuel, si l’image n’est pas trop petite, je peux l’agrandir au bon format. « Hérésie ! » vous me direz, et vous aurez raison. Ça ne me prend environ que 10 secondes pour réajuster le format moi-même, mais c’est dommage de devoir agrandir une image et ainsi perdre en qualité alors qu’on peut obtenir un 3000 x 3000 pixels d’origine par le graphiste lui-même. Jusqu’à aujourd’hui, vous n’abusez pas trop avec des fichiers microscopiques, donc l’image agrandie par mes soins en 3000 x 3000 n’est pas trop dégradée et peut donc être validée par les plateformes de streaming (si c’est du png ou du jpg). Il y a une corrélation entre la taille de l’image et la taille du fichier, donc vous ne dépasserez a priori pas les 10mo si vous ne m’envoyez pas une image plus grande que 3000 x 3000.
b. Forme : carrée

Si vous m’envoyez un rectangle, je ne m’amuserai pas à prendre des initiatives et à rogner ou étirer l’image moi-même. Il s’agira toujours de votre choix, votre liberté, votre responsabilité. Si vous voulez gagner du temps, préparez-moi un beau carré de 3000 x 3000 pixels. Sinon, on va discuter, je n’ai rien contre, mais vous n’en avez pas forcément le temps si vous voulez que votre album sorte 2 jours plus tard. Si vous avez besoin d’aide, j’échangerai avec vous sur le sujet, avec plaisir.
c. Couleurs : RGB

Si vous avez été suffisamment clairs avec votre graphiste, celui-ci devrait logiquement vous avoir fourni un format CMYK pour les impressions physiques et un format RGB pour les internets. Il y a deux systèmes de couleurs car l’encrage papier n’a pas le même fonctionnement que l’affichage sur un écran. Et ça, on ne peut pas le deviner. A priori, si vous avez géré la pochette vous-mêmes, on devrait logiquement avoir du RGB par défaut. S’il y a un graphiste dans l’histoire, faites-lui part de vos questions. Cela fait beaucoup de codifications, je suis tout à fait d’accord avec vous. Si je pense que votre fichier a des couleurs horribles, et qu’il ne s’agit pas d’une faute de goût mais d’un problème de format, je vous tiendrai au courant.
d. Composition : conforme aux règles

Je ne jugerai pas l’artistique de vos images, mon attention se portera uniquement sur des points objectifs.
Je me réserve le droit d’apporter un commentaire sur votre image si elle semble être l’emprunt d’une œuvre sous copyright sans l’accord du détenteur des droits. Si vous avez utilisé une image sans connaître l’auteur et donc sans son autorisation (la fameuse image sans source précise autre que « trouvée sur internet »), ce dernier pourrait s’en apercevoir et demander le retrait pur et simple du visuel avec lequel vous aviez pourtant commencer votre promo. Ce qui ferait mauvais genre. En cas de gros buzz, vous pourriez être amenés à devoir partager les gains. Faites les choses proprement pour rester en contrôle.
Autre point crucial : votre image sera refusée si sa composition ne respecte pas les recommandations d’Apple ou Spotify (les deux plateformes sont très strictes). Parmi ces « recommandations » (des impératifs), il y a par exemple l’interdiction de montrer de la nudité ou des actes de violence, et l’interdiction de faire figurer sur votre image une adresse web ou des mots « intrus » qui ne correspondent pas au nom de l’artiste ou au nom de l’œuvre. Oui, cela nuit à la liberté artistique. On peut toujours essayer le passage en force, il y a 1% (statistiques TQIDr au doigt mouillé) de chance que ça marche.
e. Prenez votre image au sérieux

C’est injuste mais, dans 99% des cas (statistiques TQIDr au doigt mouillé), l’image est le premier stimulus musical qui arrive aux gens, la première information perçue. Sur internet, littéralement saturé d’images, il faut se démarquer… d’une bonne façon si possible. L’image doit rappeler, compléter, enrichir la musique. Ce n’est pas une formalité, c’est une facette déterminante de votre musique. Même pour ceux qui ont déjà une fanbase, cette étape ne doit pas être bâclée ou considérée comme accessoire. Gardez une part de votre budget pour le visuel. Si vous mettez tout dans la musique, vous prenez le risque de finir avec une bouse qui pourrait décrédibiliser votre musique. Je ne refuse pas les images moches, car l’égout et les couleuvres, ça ne se dispute pas. Néanmoins, je reçois parfois des visuels qui ont été pensés et créés manifestement moins de dix minutes avant l’envoi du fichier, et ça se voit.
Si vous avez besoin d’un coup de main pour concevoir votre image, ou de conseils pour m’en fournir une qui fasse honneur à votre musique, je pourrai vous guider et vous proposer des solutions.
2. L’AUDIO
a. Résolution : format .wav, 250 Mo max, 16 ou 24 bits

Idem que pour le visuel, il est plus correct, tant au niveau éthique que technique, de demander au technicien qui vous a transmis le fichier de vous réexporter vos morceaux dans le format demandé. Les protocoles de conversion sont des choses délicates, presque intimes, et je veux laisser à la personne en charge l’entière responsabilité de cette manœuvre pour ne pas dénaturer, abîmer les fichiers préparés la plupart du temps avec beaucoup de soin par des ingés son très pointilleux. L’ingé son mastering est un peu le « responsable qualité » de votre musique, il n’est pas envisageable de ne pas passer par lui pour avoir la version finale d’un fichier. Bien sûr, si vous galérez parce que votre technicien fait le mort ou que c’est vous-même qui vous chargez de ça, je peux vous aider.
b. Contrôler la résolution
Certains d’entre vous ont été surpris que je les informe que leurs fichiers n’étaient pas aux normes et ne pouvaient donc pas être utilisés pour la distribution digitale. Comment faire pour savoir avant d’envoyer les fichiers à TQIDr ? Tous les paramètres n’apparaissent pas dans les propriétés du fichier : on peut juste savoir si c’est du mp3 ou du wav, le poids du fichier, mais rien de plus. Pour connaître la résolution exacte du fichier, vous pouvez utiliser SPEK. En téléchargement gratuit, cette petite application légère et efficace, créée par Alexander Kojevnikov, vous permettra d’avoir instantanément toutes les infos sur votre fichier audio.
c. Choisir la résolution

Maintenant, vous savez que vous devez avoir des fichiers entre 16 et 24 bits, et entre 44.1 et 192 khZ. Vous avez la capacité de vérifier leur résolution grâce à SPEK. Vous êtes en pleine possession de vos moyens, et vous n’avez plus qu’à faire un choix. Quelle résolution choisir ?
– Il y a les maniaques qui diront « le mieux c’est toujours le maximum », et d’une certaine manière ils ont raison.
– Il y a les pragmatiques qui diront « les plateformes de streaming dégradent tous les fichiers pour optimiser la vitesse de transfert du flux, ça ne sert à rien de leur donner le maximum », et d’une certaine manière ils ont raison.
– Il y a les visionnaires qui diront « pour le moment les plateformes de streaming dégradent pour optimiser mais, quand les vitesses de flux seront beaucoup plus élevées, les fichiers de plus haute résolution seront moins dégradés, voire utilisés dans leur forme d’origine sans aucune dégradation ». Et cette dernière opinion, vous vous en doutez bien, me semble très intéressante. Néanmoins, être des deux autres avis n’est pas être dans l’erreur ! Dans le pire des cas, on a toujours la possibilité de mettre à jour les fichiers des morceaux déjà sortis sur les plateformes. Rien n’est définitif, surtout avec un distributeur digital.
d. Contenu sonore : fond et forme
De la même manière que pour les visuels, je ne jugerai pas l’artistique de votre musique mais il existe des points concrets auquels nous devons être vigilants.
Si votre musique contient des samples « empruntés » trop reconnaissables, ou des « beats » obtenus par l’intermédiaire d’une licence non-exclusive (des samples utilisés par vous et par d’autres artistes), elle n’apparaîtra pas sur Facebook ou Instagram, pour éviter des conflits avec d’autres musiques contenant ces mêmes samples, avec le même CONTENT ID (signature digitale) connu des moteurs d’analyse de Meta. Si vous avez une licence d’utilisation exclusive attribuée par le propriétaire des droits, votre musique ne subira aucune restriction.
Par ailleurs, avec le concept de CONTENT ID (activé par défaut), il y a un suivi numérique de vos propriétés intellectuelles et vous pouvez empêcher d’autres personnes de monétiser sur Youtube/Facebook/Instagram des publications avec du contenu vous appartenant. Si vous voulez laisser les gens libres de se faire de l’argent sur votre dos sans aucune surveillance de votre part, libre à vous, il suffit juste de me le préciser dans le formulaire à remplir. Ainsi, votre musique ne sera pas intégrée dans la base de données de surveillance.
Si la qualité artistique de votre musique est jugée trop simpliste, voire proche d’un brouillon par Spotify et Apple, elle pourra être refusée. Spotify ne souhaite pas devenir une plateforme à la Soundcloud qui accueillerait toute la misère musicale du monde sans aucune régulation. Généralement, il faut avoir un morceau sans aucune variation, et des mesures qui se répètent en boucle et sans aucun développement. Un truc chiant comme la pluie, vous me direz, mais cela peut aussi correspondre à une musique de type psychédélique. Du calme, n’ayez pas peur, leur algorithme est très très efficace et ne m’a jamais semblé injuste.
Vous voilà informés ! Il ne faut surtout pas percevoir cet article comme la description d’un parcours du combattant. En réalité, vous appliquez déjà presque toutes les recommandations, à une ou deux exceptions. Et puis vous pourrez toujours compter sur mon aide pour vous aiguiller. Faites au mieux, et si vos fichiers ne sont pas aux normes, je vous guiderai.
Pour toutes les autres questions en lien avec la distribution digitale, toutes les réponses se trouvent dans la FAQ.
NB : Cet article sera mis à jour si besoin.
L.A