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TQID#29 / « City of Stars » (La La Land) – Ryan Gosling & Justin Hurwitz

J’avais vu le film « La La Land » avec un ami (coucou Jimmy !), juste pour ne pas faire le gars trop fermé. Le film faisait le buzz, il fallait bien aller voir ce que ça donnait. Je n’aime pas les comédies musicales. C’est chiant, l’histoire n’avance pas pendant les passages musicaux, les musiques ne sont pas inoubliables, c’est kitsch, quel ennui. Je ne supportais pas les comédies musicales. Mais ça, c’était avant. Un peu comme la folk que je n’aimais pas autrefois, le genre « comédie musicale » était donc soudain réhabilité dans mes goûts personnels, grâce à un seul film.

La toute première scène, sur l’autoroute, me donne dans les premiers instants l’impression que ça va être un film laborieux dans sa progression scénaristique. Mais la mélodie est plutôt accrocheuse, et prend une dimension particulière rétrospectivement, au fur et à mesure que le film avance. On peut reconnaître certains thèmes mélodiques qui reviennent plusieurs fois, comme des anaphores musicales qui participent à la création de l’unité musicale du film. Des mélodies servent parfois à accompagner instrumentalement une action, et on peut les retrouver dans des chansons à part entière. « City of Stars » en est un exemple. La chanson revient même deux fois, dans deux formes différentes : une version courte avec Ryan Gosling seul, et une version plus longue en duo avec Emma Stone.

La version de Ryan Goslin, quand il est seul sur le ponton, évoque son questionnement suite à sa rencontre avec Emma Stone, un questionnement un peu pessimiste :
« Is this the start of something wonderful and new? / Est-ce le début de quelque chose de merveilleux et nouveau ?
Or one more dream that I cannot make true? / Ou un rêve de plus que je ne peux réaliser ? »
Dans la version longue avec Emma Stone, à la place de ces mots conclusifs, Ryan, qui vit alors son histoire d’amour avec Emma, chante :
« I felt it from the first embrace I shared with you »
Et Emma le rassure :
« That now our dreams, they finally come true »
Je suis tombé amoureux de ce morceau. Depuis que j’ai vu ce film en janvier 2017, il ne se passe pas un jour sans que je ne l’entende dans ma tête. Il me fallait donc conjurer le sort avec cette reprise. Bon, ça ne marche pas, j’entends encore ces premières notes à chaque fois que je me perds dans mes pensées.

Justin Hurwitz (quel génie !) a composé toutes les musiques des films réalisés par Damien Chazelle, y compris le magistral Whiplash (que je n’ai vu que récemment, merci Jimmy !). Justin et Damien partageaient la même chambre quand ils étaient tous les deux à l’université d’Harvard. Ils ont collaboré pour la première fois sur « Guy and Madeline on a park bench » en 2009. Ce qui est réjouissant avec ce duo, c’est qu’il ne dissocie pas l’image et les musiques, elles sont associées et forment un tout. Les musiques de cinéma ne sont pas toujours très inspirées, les compositeurs devant copier des classiques sur lesquels a été pensé le montage. Pour Damien et Justin, la musique n’est pas un accessoire. Certes, c’est carrément un thème central dans les films de Damien, mais pas seulement. La musique, en tant qu’art, est une forme d’expression humaine technique. Les films de Chazelle sont des tableaux humains peints au travers du prisme musical. La musique n’est pas un élément de décoration, elle constitue le matériau narratif et émotionnel de l’histoire. Les musiques de Justin sont sublimes dans le fond et la forme, et le film La La Land est très beau à l’image. Impossible de ne pas être bouleversé par ce film.

La version de la chanson par Ryan Gosling en solo est courte, et c’est à la fois un avantage et un inconvénient. S’il peut être difficile d’être bon sur la durée d’un long morceau, on a également moins le droit à l’erreur et moins d’opportunités d’exprimer quelque chose avec un déroulement progressif si le morceau dure moins d’une minute. Pour que Rita trouve sa tonalité vocale, j’avais enregistré la mélodie du piano au format midi, que je pouvais transposer facilement en un clic. J’avais donc la mélodie programmée, et je pouvais la modeler comme je voulais, et utiliser des instruments virtuels. J’ai passé la piste dans plusieurs sortes de synthés. Pour sortir un peu du morceau original, j’ai opté pour un synthé avec une pulsation dont la signature rythmique ne tombait pas exactement sur celle du morceau, ce qui donne un côté diffus un peu plus atmosphérique. En complément, je n’ai ajouté que des pistes du Seaboard Rise de Roli, comme d’habitude depuis ces quelques derniers mois. J’ai tenté un solo libre au milieu, ce clavier permet vraiment un jeu intuitif et nuancé, je ne m’en lasserai jamais ! Martin Leyne avait d’ailleurs joué deux lives avec cette bête. En parlant de Martin…

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Martin Leyne a fait quelques concerts en solo (pas déguisé en Han Solo hein) (enfin je ne crois pas), et ce 23 juin marque le début d’un nouveau chapitre : un premier concert électrique ! Avec Exaucé qui exaucera vos voeux rythmiquement, et votre serviteur besogneux de l’ombre à la basse, Martin jouera tous ses morceaux de What If, ainsi que des nouveaux titres. Le concert aura lieu au Mic Mac à Amiens, qui jouera donc un peu chez lui. Il a invité la Batucada, un groupe de percussionnistes qu’il a croisé récemment lors du Festival Dayblock Party à Amiens, et Thomas Olrent avec qui il a joué à la Fête du Quartier il y a quelques jours. Venez voir Martin et sa mifa le 23 juin, ça va être épique !

Retrouvez « City of Stars » sur Bandcamp et Soundcloud.

E.C.

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