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TQID#34 / « Back in NYC » – Genesis

La 34ème reprise du mois est probablement l’un des morceaux les plus difficiles à chanter, et l’une des musiques les plus difficiles à jouer. Pour accompagner la voix dIves Astorelly, j’ai demandé à Dr Olive de m’aider. Il me fallait un docteur pour réaliser cette reprise chirurgicale… #RiresEnregistrés

« Back in NYC » n’est pas un morceau de Genesis, mais de Genesis. Je m’explique : le grand public connaît Genesis par des tubes tels que « Another Day in Paradise » ou « I Can’t Dance », sur lequel je me souviens clairement avoir dansé la chorégraphie aldo-maccionesque dans ma chambre, en 1991. Mais ce Genesis-là, c’est du Phil Collins. Je n’ai pas dit « de la m… », mais du Phil Collins. Un gars a priori sympa mais tout de même capable de chanter des fadaises sur des mélodies pauvrettes. Ok, il le fait avec une telle sincérité (naïveté ?) que finalement on ne lui en veut pas trop.

Mes parents n’ont jamais été des mélomanes au point de vouloir m’imposer leurs goûts, ou même me présenter ce qui était selon eux « la vraie bonne musique ». Je me souviens surtout de Daniel Balavoine, qui me semble avoir tourné en boucle dans le salon vers la fin des années 80, jusqu’au milieu des années 95. Hormis Daniel, il y a eu peu de conditionnement. Ma première expérience avec Genesis, c’était la cassette dans l’autoradio de la voiture de mon père lors d’un long trajet de Bretagne jusqu’à chez ma grand-mère dans l’Essonne, en 1989 ou 1990 je crois. Il n’avait rien dit, j’avais juste vu « Genesis » sur la cassette, il n’avait fait aucun prosélytisme. Je me souviens clairement de ce que j’ai pensé à la première écoute : « l’ambiance est bizarre ». Des trucs clairement expérimentaux et inaudibles pour la plupart des gens, mais certainement pas « nuls ». Un côté joueur mais complexe, mais joueur, mais complexe, à la Zappa en quelque sorte. Mais là je parle de l’époque de Peter Gabriel, ne nous méprenons pas. Phil Collins est un popeux mainstream mignon qui a toujours fait de la musique pour les gens peu pointus (il n’a rien inventé). Peter Gabriel, en plus d’être un vrai chanteur épique, et fou, était manifestement à l’initiative de compositions de rock progressif à l’apparence déstructurée. Génial pour ceux qui ont la patience, chiant pour les mainstreameux.

J’ai redécouvert Genesis, et plus particulièrement « Back in NYC », grâce à la reprise de Jeff Buckley qui figure dans « Sketches for my Sweetheart the Drunk », un album post-mortem sorti presque un an jour pour jour après sa mort, fin mai 1998. Mmmmh quel bon goût ! M’enfin, outre ce cynisme mercantile, cet album composé de deux CD est une mine d’or pour tout fan du bellâtre (je plaide coupable) (je suis fan du bellâtre) (et j’ai blasphémé avec le mot « bellâtre »). Sa version enregistrée sur un simple enregistreur quatre pistes est folle, et démontre sa maîtrise guitaristique, sa créativité et son talent musical sans commune mesure. Oui je suis fan du mec, mais si tu écoutais plutôt, au lieu de te moquer :

La reprise de Jeff m’a ensuite conduit évidemment à la version originale, et là j’ai complètement adoré. Il y avait des exceptions rythmiques, des arrangements bizarres, un piano simple mais jouissif… Je ne connais pas grand monde qui se serait frotté à une reprise de ce calibre. Tant vocalement qu’instrumentalement. D’ailleurs, c’est ce que j’avais annoncé à Ives l’été dernier, quand on a enregistré sa voix (avec un simple point de repère tonal, sans les arrangements finaux) : je comptais sur Dr Olive pour faire le plus gros du travail, je ne commencerais rien sans lui. Et, malgré son manque cruel de temps,  j’ai eu des pistes en or massif de sa part. Si j’avais dû faire toutes les pistes instru moi-même, j’aurais été trop fatigué pour y voir clair pour les arrangements et le mixage. Merci infiniment à lui ! Pour quelques pistes de Roli (le grand classique de 2018) et surtout la caisse claire pop qui vient briser la signature rythmique originale, je plaide coupable (c’est mon expression du jour). Pardon au docteur d’avoir zigouillé son intention originelle, mais j’assume (quel enfoiré je suis).
En 2019, Dr Olive sortira un album qui mijote depuis plusieurs années. Le docteur est un perfectionniste, et il aime les machines et les expérimentations pink-floydiennes, c’est pas du fast food musical. Sur son Soundcloud, il classe sa musique dans le style « neo kraut ambient prog ». Sur son Bandcamp, on peut tout écouter pour vérifier. Oui, à un moment t’as juste plus les mots pour expliquer ce que tu fais, tu fais écouter aux gens et c’est tout de suite plus clair :

https://soundcloud.com/27olivier/germanium-2018

Dès qu’il y aura du neuf pour Dr Olive, on vous fera signe. Idem avec Ives qui a enregistré ses premiers morceaux il y a quelques semaines, et qui a des choses prévues en 2019. Suivez-les sur Facebook, mangez 3 fruits et légumes par jour, ayez une activité physique régulière et dormez la nuit.

Retrouvez « Back in NYC » sur Bandcamp et Soundcloud.

E.C.

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