En 1997, Richard Ashcroft est très triste après une rupture, donc il écrit une chanson d’amour. Genre, le mec. Rien de plus banal. Mais quand Richard est triste et que son groupe veut composer une chanson triste, les gars n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Clotilde Verry ne connaissait pas la chanson (#FosséGénérationnel) (je hashtague comme un jeune) mais elle a accepté de bien vouloir l’enregistrer pour The Queen Is Dead Records.
« Bittersweet Symphony » a été le plus gros tube de The Verve, certes, mais c’est un plagiat de « The Last Time ». Donc on va dire que ça ne compte pas. The Verve est quand même vraiment un super groupe, et il a connu un autre gros succès, mérité lui, avec « The Drugs Don’t Work ». D’ailleurs c’est leur seul titre qui a été numéro 1 en Angleterre (avant l’ère du streaming, on se basait sur le nombre de ventes de singles) (j’explique, pour ceux qui n’ont pas connu cette époque) (je parle comme un vieux).
Après le premier succès de leur plagiat, le public était forcément plus attentif au second single. Et puis Lady Diana venait de mourir, et il semblerait que cette chanson d’amour désespérée (« I know I’ll see your face again ») ait servi de catalyseur à la tristesse nationale britannique.
A l’époque, en automne 1997, je passais mon temps devant les clips d’M6. Enfin, j’allais à l’école hein. J’étais en troisième, je regardais « Hartley, cœurs à vif », et j’étais orphelin du Club Dorothée qui avait eu sa dernière émission le 30 août. Le club était donc mort quasiment en même temps que Lady Di. Hasard ? Non, je ne crois pas. Bref, c’était le bon vieux temps (je parle comme un vieux).
Cette année-là (dédicace à Cloclo) (ou Yannick), il y a deux morceaux qui m’obsèdent : « Your Woman » de White Town, et le fameux « Bittersweet Symphony » (avec le clip où Richard bousculait tout le monde). Je me souviens également du clip de « Lucky Man », mais aucun souvenir de « The Drugs Don’t Work ». Je ne crois pas l’avoir entendue à ce moment-là, ou alors elle n’avait pas retenu mon attention. C’est avec la version de Ben Harper, dans son album « Live From Mars » (sorti en 2001), que je la découvre véritablement.
Il y a quelques mois, je fais la connaissance de Marie-Angélique (coucou !) qui me parle de sa sœur qui chante, Clotilde Verry. J’écoute par politesse, et aussi parce qu’ « on sait jamais », et je tombe complètement amoureux de sa voix. Elle chante en s’accompagnant à la guitare, sans chichis, de manière très naturelle et spontanée. C’est pur et lumineux.
Et c’est toujours réussi, même quand elle s’attaque au grand « Dream a little dream of me » avec son camarade Quentin au violoncelle. Allez vite vous abonner à sa chaîne Youtube.
En lui proposant « The Drugs Don’t Work », j’ai voulu l’emmener dans un registre un peu plus dramatique. J’ai enregistré sa fidèle guitare folk Ibanez que j’ai associée à ma Lag 12 cordes, utilisée pour la première fois en enregistrement, pour un résultat folk étoffé par ma vieille Cort G250 rouillée que j’adore utiliser avec le vibrato afin d’obtenir une sorte d’effet chorus manuel, quand tu as l’impression que la note est légèrement fausse puis s’ajuste puis refausse puis se réajuste sur des cycles courts. Ecoute, tu verras de quoi je te parle.
Cette reprise marque la fin d’une année de travail intensif et de nuits courtes ! A l’aube des vacances d’été, voici l’heure du bilan de cette première année et ces 37 titres enregistrés et mixés chez nous :
– un album de rock garage pour Coffee Saucers
– un 3 titres pour Blue Chill
– un EP pour Bouche Pute
– un album pour Douglas Hinton (qui sortira en septembre)
– sept reprises du mois avec plein d’invités
E.C.
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